Les origines de la galette

La galette et la crêpe sont, est-il besoin de le préciser, une sinon LA spécialité de la Bretagne. Pourtant, dans la langue bretonne, le mot « galette » n’est pas spécifiquement utilisé. En effet, le terme associé, krampouezhenn, désigne à la fois une crêpe sucrée ou une crêpe salée, dit galette. Etrange.

Au premier abord, c’est un détail étymologique, certes, mais qui peut surprendre. Effectivement, la Bretagne sans ses galettes c’est un peu comme l’Italie sans ses pizzas ; un territoire sans identité culinaire, bien vide, neutre. Bref, c’est impensable.

Pourtant, la galette n’a pas toujours été bretonne. Confectionné à partir de farine de blé noir venu d’Asie, les premières galettes ont vu le jour loin de la Gaule aux alentours de 7000 ans avant Jésus-Christ. Alimentation de base dans ses campagnes asiatiques, les galettes, alors simple bouillie étalée et desséchée qui n’avaient rien à envier à notre spécialité régionale, étaient accompagnées de différentes céréales.

La galette de sarrasin telle qu’on la connaît aujourd’hui est, semble-t-il, issue de Haute-Bretagne. Elle se cuisait à la poêle, sur une seule face et restait souple et tendre. On pouvait la couper en fines lanières pour agrémenter soupes et bouillons ou la garnir, encore chaude, d'œufs, de pâté, de saucisses, de sardines et de multiples autres produits locaux.

Mais ce n’est que dans les années 1950 que la galette, autrefois plat du pauvre, est devenue la base d'un plat principal. La pâte est alors étalée en disque sur une crêpière chaude (une poêle plate ou un appareil spécifique appelé bilig en breton et galettière en Haute-Bretagne) à l'aide d'une rozell (sorte de petit râteau aussi appelé raclette ou rouable) et cuite sur une seule face.

Les galettes les plus courantes sont les galettes beurre, les galettes au lait ribot, mais aussi la célèbre complète : faite d'emmental râpé, d'une tranche de jambon et d'un œuf cuits directement sur la galette
A noter que, si de nos jours, certains ajoutent des œufs, du beurre, voire du lait ou de la farine de froment afin d'obtenir une galette plus souple et colorée, la recette d'eau, de sel et bien sûr de sarrasin, demeure la même depuis bientôt 1 000 ans. Pour la petite astuce sachez que pour faire une bonne pâte à galette et crêpe il vous faut, à sec, mélanger la farine, de froment ou de sarrasin, afin de l’aérer. Une petite manipulation qui, dans le cas de la pâte à crêpe, réduit d’autant l’émergence de petits et indélicats grumeaux…

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